Ne pourrons-nous bientôt plus trouver de steaks hachés de bœuf dans les épiceries de quartier ? Quand les agriculteurs ont des difficultés, cette question émerge naturellement.

Viande

Depuis longtemps déjà, nous assistons à l’érosion des bénéfices déjà minces du secteur par des facteurs tels que la sécheresse et la hausse des prix des céréales. Dans les prochains mois, la viande rouge pourrait-elle se raréfier en France ? Les agriculteurs s’en inquiètent car la sécheresse a réduit leurs pâturages à peau de chagrin et ils ont donc dû vendre une partie de leurs troupeaux, comme le rapportent Les Echos du mardi 9 août.

Ces éleveurs de viande de l’Orne, interrogés par notre magazine ce mardi, ont exprimé leur inquiétude d’être contraints de prendre une telle décision. Après la destruction de leurs pâturages par les incendies, ils ont été contraints de nourrir leurs animaux avec des céréales pendant l’hiver. Cependant, depuis le début du conflit en Ukraine, le prix de ces intrants a augmenté de façon spectaculaire. Avec des salaires typiques déjà inférieurs à 10 000 €, cela rend le secteur encore moins attractif.

Pénurie

Pascal Lerousseau, président de la Chambre d’agriculture de la Creuse, a déclaré que les agriculteurs vendront une partie de leur bétail ou investiront dans l’approvisionnement en aliments pour animaux, mais seulement s’ils ont les ressources financières pour le faire.

Cela entraînerait-il une pénurie de viande ? Pascal Lerousseau a prévenu que la menace est réelle car les magasins auraient des rayons vides dès le lendemain.

La viande va se raréfier avec la perte d’un million de vaches d’ici 2030 ?
La France est la plus touchée car elle possède le plus grand nombre de bovins en Europe, soit 17 millions de têtes. Selon Les Echos, le climat actuel de guerre et de sécheresse, qui augmente les coûts de production des agriculteurs, s’inscrit dans une tendance plus large à la réduction des troupeaux.

Pénurie de viande

Près de 650 000 vaches, dont environ la moitié étaient des vaches à viande, ont été perdues au cours des cinq dernières années. Et les prévisions pour les années à venir sont sombres. Selon l’Institut de l’élevage, cité par nos confrères, la France pourrait perdre encore un million de vaches d’ici 2030.

Le pire de la viande bovine française !

Les faibles revenus et le manque d’attrait de la profession sont en cause. Les terres appartenant à des agriculteurs qui partent à la retraite et qui ne peuvent les vendre sont de plus en plus converties en cultures céréalières plus rentables. D’ici dix ans, 50 % des agriculteurs du pays voudront quitter le secteur.

Une pénurie de viande

Emmanuel Bernard, éleveur de charolais basé dans la Nièvre, en France, insiste sur le fait que tout espoir n’est pas perdu. Il affirme que les 60 000 agriculteurs français ont la capacité d’améliorer leur production s’ils reçoivent davantage de garanties et s’ils s’engagent durablement.

Et pour Pascal Lerousseau, les dangers sont assez sérieux : Les rayons des supermarchés seront vides demain. En France, les agriculteurs et les distributeurs ont vu leurs ressources diminuer alors que le secteur de la viande bovine continue de se détériorer, avec 650 000 vaches en moins en cinq ans et une perte prévue d’un million de vaches d’ici 2030, selon l’Institut de l’élevage. En outre, la demande croissante et l’offre limitée de viande ont un effet négatif sur le porte-monnaie des consommateurs.