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Vous êtes un crétin  » selon un député : Hanouna et TPMP sont au cœur d’une nouvelle polémique.

Trois semaines seulement se sont écoulées depuis les déclarations litigieuses de Cyril Hanouna sur la justice et l’affaire Lola, mais voilà qu’il est au cœur d’un nouveau scandale après avoir traité le député LFI Louis Boyard d’idiot, de « loser », de « bouffon » et de « tu es une merde » à l’antenne.

Vendredi, M. Boyard a demandé une enquête sur « l’ingérence de Vincent Bolloré dans les médias qu’il contrôle » après cet échange de mots d’une rare violence. La chaîne C8 (groupe Canal+) en est un exemple, c’est là qu’est diffusée l’émission de Cyril Hanouna « Touche pas à mon poste » (TPMP).

L’élu du Val-de-Marne a publié un communiqué dans lequel il dénonce « des manœuvres d’intimidation et (un) exemple flagrant des techniques de censure employées pour faire taire les critiques de l’entreprise commerciale de ce milliardaire ». Lors de l’émission de jeudi soir, les choses se sont envenimées lorsqu’il a interrogé Vincent Bolloré.

Mathilde Panot, présidente des députés LFI, a déclaré avoir saisi l’Arcom, l’autorité de régulation des médias. Elle fait « craindre une tournure inquiétante », a-t-elle déclaré dans sa lettre de recommandation.

L’Arcom avait auparavant déclaré à l’AFP : « Nous sommes saisis et nous allons étudier la séquence conformément aux exigences de l’éditeur », sans préciser si la saisine provenait de LFI ou des téléspectateurs.

Enfin, le diffuseur a indiqué à l’AFP : « Nous ne ferons aucune remarque, ni C8 ni Cyril Hanouna. »
– Dans ce contexte, « l’hypocrisie »

Lors d’une séquence sur le bateau de migrants Ocean Viking, une algarade de dix minutes a eu lieu.

L’ancien journaliste et actuel député Louis Boyard a déclaré que les « cinq individus les plus riches » de France étaient responsables de « l’appauvrissement de l’Afrique » lors de sa visite sur le plateau. A titre d’exemple, il a cité le propriétaire du groupe Canal+, Vincent Bolloré.

Le ton monte rapidement. Boyard réplique : « Vous êtes un Cyril irresponsable, vous abîmez la France, vous entretenez le racisme, et on n’a même pas le droit de critiquer Bolloré sur votre antenne. »

Après avoir traité le législateur de « crétin », « bouffon » et « loser », le présentateur a finalement déclaré : « Vous êtes une merde ». Le public a hué lorsque M. Boyard est sorti.

Le fait que l’on puisse dire tout ce que l’on veut et inviter qui l’on veut est démontré par cette séquence, a déclaré M. Hanouna.

Selon Philippe Moreau Chevrolet, expert en communication politique consulté par l’AFP, cet épisode montre « les signes d’une extrême violence dans la sphère politique ».

M. Moreau Chevrolet, auteur de la comédie « Le Président » en 2020, dans laquelle il présentait l’animateur comme un prétendant à la présidence, estime que malgré cela, il y a une « hypocrisie du climat politique » envers M. Hanouna.

– L’administration de LFI est un « public populaire » à TPMP. Ainsi, le 3 novembre dernier, Mathilde Panot était présente.
La politologue note : « Il y a un vrai piège démocratique : ils ont besoin de participer à TPMP pour exister comme force de contestation. » L’émission est « un des seuls endroits à la télévision où l’on peut dire ce que l’on veut, y compris des positions dures, avec un public populaire, des chômeurs, des personnes au RSA », explique-t-il.

D’autres responsables, dont des ministres (Marlène Schiappa), ont été accusés de rechercher les projecteurs en participant à cette émission ces derniers mois.

De son côté, le député LFI Manuel Bompard a déclaré à l’AFP : « On peut avoir une vision pure en choisissant de ne pas y participer, mais on se perd alors d’un vecteur. »

TPMP a été un succès d’audience, avec une moyenne de 1,8 million de téléspectateurs par épisode et atteignant des pics d’audience de près de 2 millions.

Une autre polémique a été déclenchée par Cyril Hanouna fin octobre, lorsqu’il a demandé que le tueur de l’enfant Lola soit jugé en référé.

Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, a qualifié son point de vue de « négation de l’Etat de droit ». Arcom est à nouveau pris en otage.

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